Olivier, test ingénieur pour la division IT, est un fou du slot racing : ces courses de voitures miniatures pilotées sur d’immenses pistes. Bien plus technique que ce que l’on peut croire, Olivier, champion d’Europe de Scalex en 2005, nous raconte en détail sa passion.

Qu’est-ce que le slot racing ?
« Sur une piste de 57 mètres de développés, 8 voitures (par piste) miniatures se lancent, côte à côte, dans différentes courses : endurance de 24h nationales et internationales, sprint individuel de 4 minutes par piste avec des voitures de différentes catégories (GT3/GTE, Group 5, …), interclubs, etc. Dans le cadre d’une course d’endurance, les voitures sont commandées à distance par une équipe de 4 (ou 5) personnes qui se relais, les voitures doivent être rapide tout en évitant les sorties de pistes. »

Comment en es-tu arrivé là ?

« Je pense que beaucoup d’enfants de ma génération ont, étant petits, reçu à Saint Nicolas un circuit sur lequel ils avaient une voiture et pouvaient à l’aide d’une manette aller à fond, faire des loopings, des virages et des courses avec son frère ou son papa. Eh bien j’en faisais partie…Étant assez influencé par mon papa, j’ai très vite été fan de voitures et de mécanique. A la recherche d’une activité en lien, je me suis rendu avec mon papa dans un club de voiture téléguidée où je suis tombé sur une affiche pour une course de 24h de Scalextric à laquelle nous nous sommes rendus. C’était en 1997, j’avais 13 ans, et je m’en souviens comme si c’était hier : il y avait deux pistes, des italiens, des espagnols… Et tout de suite ça a été waouh !

Pas loin de chez moi, il y avait un magasin (Freezslot), qui était le sponsor de la course. Le propriétaire Willy réparait des frigos, mais dans son arrière-boutique se trouvaient des milliers des pièces de voitures. Après les cours, je passais et j’étais du genre : « hello Willy montre-moi tout ce que tu as ». Puis j’ai finalement commencé à acheter une voiture, deux voitures, trois voitures pour rouler dans ma cave sur mon petit huit. Puis il y a de cela 20 ans j’ai découvert le Brussel Scalex Club et m’y suis inscrit. Dès mes premières courses j’étais assez vite haut dans le classement. »

A l’époque tu achetais tes voitures, aujourd’hui tu les construis toi-même ?
« Il faut savoir, qu’auparavant c’étaient vraiment des jouets sans réglages possible. S’il est toujours possible d’acheter et de rouler avec des jouets plus ou moins semblables, il existe désormais une gamme très complète de voitures faite pour la compétition. Aujourd’hui, si on regarde la première voiture ci-dessous en partant de la gauche, qui peut vous paraitre banale, c’est en fait une réplique d’une Ford GT, qui a couru au Mans en 2016. Elle a été faite en impression 3D. Si on regarde de plus près, il y a le moteur (21000tr/min pour ce moteur), le berceau ( sur le lequel est fixé le moteur, l’axe arrière, la transmission et la suspension), le châssis (en plastique avec du fil de Carbonne), les jantes (en magnésium)et les axes (en titane), ce qui permet de régler train avant, train arrière et suspensions (ce ne sont là que 3 exemples des dizaines de réglages possible), ça n’a donc plus rien avoir avec des jouets. Aujourd’hui, il est possible d’acheter des kits, vendus dans le commerce. J’ai une réplique d’une BMW M6 de la catégorie GTE (deuxième photo en partant de la gauche) sur laquelle je viens greffer des pièces, mentionnées plus haut. Tout cela, réglable en fonction du type de circuit, du style de pilotage.

Chez moi, j’ai un petit atelier où se trouvent toutes mes voitures (ne me demandez pas de les compter j’en aurais jusqu’à demain…). Après chaque course, j’y démonte et nettoie mes voitures. Avant chaque course, j’y prépare mes voitures. J’ai d’abord appris la préparation des voitures auprès des anciens du club, j’ai ensuite appris seul, j’ai essayé des choses qui ne marchaient pas, demandé des conseils à ceux qui savaient, passé une ou deux heures sur la piste, pour rouler, améliorer, sentir, adapter. C’est au feeling. Aujourd’hui, dès que je reçois une voiture il y a une dizaine de choses que je fais de base, parce que je sais que ces dix choses vont fonctionner. »

Quelle est la durée de vie d’une voiture ?
« Après une course de 24h, la voiture devient symbolique surtout si l’on a gagné avec, alors j’ai tendance à la mettre dans une armoire. Mais par exemple cette Porsche 911 (troisième photo), elle a trois ans et a participé à de nombreux championnats. Il y a des pièces que je remplace à cause de l’usure. D’ailleurs lors d’une course d’endurance on change de pneus 4 à 6 fois. Pour perdre le moins de temps possible, on a créé des techniques pour enlever les pneus usés et remettre des pneus neufs avec des outils en 3D. Comme dans une vraie course, tout est une question de temps.
Il y a deux ans, le phare de notre voiture s’est cassé lors d’un crash en ligne droite, sachant que pendant la nuit il n’y a pas de lumière sur le circuit, c’était problématique. Le globe du phare s’est logé dans la jante avant immobilisant la voiture. Nous avons dû démonter la voiture et changer certaines pièces, ce qui nous a pris 3-4 minutes de notre temps pendant que les autres continuer leurs tours. Cela nous a couté la victoire… »

Tu parles de style de pilotage, peux-tu en dire plus ?

« Avant de parler du style de pilotage, il faut d’abord comprendre la manette (appelée « poignée »). Avec nos commandes, nous allons pouvoir prendre contrôle sur : les freins, la sensibilité de l’accélération, l’anti-patinage et la résistance. Moi, je n’aime pas utiliser l’anti-patinage par exemple, je n’aime pas le style, le feeling que cela donne niveau pilotage. Par exemple en Espagne, les pistes sont différentes des nôtres, les grains des pistes ne sont pas identiques, en Belgique nous roulons sur des pistes styles anglaise (de marque Scalextric Sport). Je choisi donc l’une de mes quatre poignées selon où je vais. »

Racontes nous tes championnats!
« Avec mon équipe nous roulons ensemble depuis 6 ans. Nous nous sommes rendus plusieurs fois en Angleterre, France, Italie, Espagne, et bien sûr en Belgique pour des tournois de 24h. Nous partons toujours quelques jours avant, nous laissant du temps pour les essais sur pistes et dernières mises au point. Notre club organise aussi depuis 30 ans la course la plus connue d’Europe : les 24h de joli-bois. Nous l’avons remporté à de nombreuses reprises (moi 3 fois, certain de mes coéquipiers 5 fois !). En individuel, je participe principalement aux courses organisées au sein de mon club (où j’ai quasiment gagné toutes les compétitions depuis 5 ans) mais aussi à l’échelle européenne. J’ai d’ailleurs  été champion d’Europe en 2005 !

Ces courses demandent beaucoup de pratique, c’est pourquoi je vais m’entrainer 1 à 2 fois par semaine pour ne pas perdre la main et mettre au  point mes voitures pour les championnats locaux. Dès la reprise du championnat 2021, je serai membre d’une nouvelle équipe et ce en tant que préparateur officiel. J’aurai 5 voitures à préparer par course … mais je le fais de bon cœur depuis plusieurs années pour de nombreux membres. Certains sont bons pilotes mais n’ont pas l’expérience, le talent ou l’envie de se lancer dans les réglages. » Pour finir…

« Je travaille en tant que Tester dans une entreprise d’agroalimentaire, pendant ma pause de midi je travaille souvent sur des voitures. Mes collègues me voyant avec des pièces de partout me demandaient ce que je faisais. Un soir je les ai amenés chez Willy (Freezslot), qui a son magasin et une piste, dont je vous parlais plutôt. Nous avons fait des courses entre nous et nous nous sommes marrés toute la soirée. Ça reste une course, c’est amusant ! J’ai organisé et participé à de nombreux teambuildings (officiels ou non) autour de pistes de slot, ça a toujours été un franc succès !!! Tout le monde y trouve son compte ! N’hésitez pas, vous aussi, à venir au club pour voir, si vous êtes un grand gamin vous allez adorer ! »

Bien sûr, Olivier a clôturé cet interview en remerciant ses coéquipiers Fred, François et Fabrice ! Merci Olivier de nous avoir partagé ta passion!

Vous pouvez retrouver toutes les informations relatives au Slot Racing via le club d’Olivier : Brussels Scalex Club !

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